Aimer Elancourt !

Blason Elancourt

Commanderie des Templiers (décembre 2022), crèche de l’Île aux Câlins (juin 2021), centre de loisirs Jean-Claude Bernard, (2021) écoles maternelles des Lutins (juin 2024) et des Boutons d’or (juin 2025), Ferme du Mousseau (2023), Maison de quartier de l’Agiot (juin 2023), LCR de la Villedieu (juin 2024), etc. A Elancourt, les projets de fermetures ou de réorientations de locaux publics, sociaux, associatifs et culturels se succèdent dans un engrenage sans fin. Secteurs culturel et associatif, parents d’élèves, tous sont placés devant des décisions soudaines et déstabilisantes ; leurs acteurs déplorent l’absence de concertation.

Faudra-t-il répéter l’importance et la nécessité du tissu culturel et associatif, qui encourage les jeunes, en couple ou pas, à venir s’installer dans une commune où les services sociaux sont florissants et à disposition pour envisager de poser pour longtemps ses valises et avoir des enfants (qui auront une offre d’enseignement public de qualité), créer des relations et du vivre ensemble grâce aux multiples associations proposant des activités dans un environnement agréable et convivial, se cultiver avec des spectacles de qualité dans des salles de proximité.

La fermeture de crèches et d’écoles maternelles va à rebours des souhaits et des besoins des jeunes couples. Confier l’offre de crèches (au rabais) à des entreprises privées est éloigné de leurs aspirations après la dénonciation de nombreux scandales. Fermer des écoles du premier apprentissage pour envoyer les enfants dans des classes surchargées ne permet ni de bien éveiller leur curiosité, ni de susciter le plaisir d’apprendre.

Les offres des centres de loisirs sont réduites et les associations s’entassent dans des locaux dont l’état est lamentable, comme la Ferme du Mousseau ou la Maison de quartier de la Villedieu, après la fermeture de celle de l’Agiot, dont les travaux de rénovation sont encore à l’étude après le déménagement des utilisateurs en juin 2023.

La culture à Elancourt ? On ne s’y cultive plus, on s’y divertit. Si on se reporte à l’étymologie du verbe (du bas latin divertire, c’est-à-dire se détourner, se séparer, être différent), le divertissement détourne de ce qui occupe ou préoccupe, en se distrayant. Au diable la culture qui fait réfléchir ! Si le divertissement est nécessaire dans un monde déboussolé et anxiogène, la culture qui émancipe le citoyen est tout autant nécessaire pour aider à la compréhension de son environnement politique, social et économique, et à se forger une opinion par soi-même.

A Elancourt, tout ce qui élève le citoyen a été balayé : artistes en résidence, multipliant les actions dans les écoles, expositions de peintres et sculpteurs de la région se succédant à la Commanderie des Templiers, dans la salle des Gardes ou dans la chapelle (aujourd’hui le site est dédié aux nouvelles technologies au nom de l’innovation). En asséchant les secteurs culturels et sociaux, on fait des économies en réduisant le nombre d’employés municipaux de 17 % en 4 ans (ils ne sont plus que 516 en 2023, contre 614 en 2020) et le budget de la culture. Quand s’arrêtera l’hémorragie ?

Cette politique ne serait reniée ni par le tandem Trump-Musk, ni par Laurent Wauquiez, président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, ni par Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de Loire. Gribouille partout ! On a les thuriféraires qu’on mérite.

Elle témoigne d’un mépris outrancier envers la culture et les associations. Le service public de la culture et les associations, s’ils ne dégagent pas de profits immédiats (mais créent des emplois et une activité économique pour le commerce local), sont des secteurs vitaux pour une commune, comme pour les Etats en participant au dynamisme des territoires et en renforçant la démocratie.

Pour prendre en compte cette réalité, il faut se défaire de son élan populiste et des dogmes ultra-libéraux favorisant l’émergence de territoires déserts, où l’ignorance se développe à grande vitesse. Il faut aussi partager le cadre de vie avec les administrés pour retrouver la commune telle qu’elle était, jeune, enthousiaste et intergénérationnelle, c’est-à-dire où chacun trouve sa place, qu’il soit jeune ou âgé.
Il faut pour cela aimer Elancourt !

Blason Elancourt