Notre commune, fruit de son histoire et de l’engagement et de la volonté des responsables politiques de Gauche alors en responsabilité, dispose de remarquables équipements culturels. C’est une chance pour la découverte et la pratique artistique. Ce sont des outils exceptionnels pour l’éducation de toutes et de tous et pour le vivre ensemble des habitants d’Elancourt. Une médiathèque qui se nourrit d’un réseau des bibliothèques, un centre culturel né de la richesse de la vie associative de la ville qui fut nouvelle et qui, devenu « Prisme », nous offrit « festival du polar », la danse à l’école pour nos enfants et mille soirées avec les artistes qui nourrissent la scène française depuis près de 50 ans. Il y eut le Carnaval des ténèbres qui a enflammé les âmes de ceux qui vivaient Elancourt comme des pionniers. Un cinéma de quartier résonne des passions cinématographiques de tous les publics des plus jeunes, des nostalgiques et des ados effervescents faisant la queue pour venir voir entre copains les derniers blockbusters, un cinéma de quartier liant le cinéma d’auteur aux succès populaires.
La culture à Elancourt, c’est également les écoles d’art qui guident enfants comme adultes dans la luxuriance de la pratique artistique.
Tout cela est en sommeil, la faute bien sûr à ce satané virus. Demain sera un autre jour ! dit-on. Mais, doit-on craindre que tout cela s’efface discrètement dans le brouillard d’une épidémie ?
Certes, chacun connait le contexte sanitaire et les choix gouvernementaux de fermeture des établissements culturels. Quoiqu’on pense de la dénomination « non essentiel » légitime ou non, elle est dans les faits dévastatrice pour le monde de la culture que ce soit pour le cinéma comme pour le spectacle vivant.
Le Maire d’Elancourt ainsi que l’élu en charge de la culture expriment bien, la main sur le cœur, leur volonté de réactiver les activités culturelles et artistiques, dès que cela sera possible.
Pourtant les propos tenus dans le bulletin municipal et dans la presse, peuvent inquiéter à plusieurs titres. Le réalisme budgétaire a été évoqué en mettant en avant le coût de la gestion de l’épidémie et les chutes de recettes. Certes la billetterie du Prisme n’a pu répondre aux prévisions, mais les dépenses liées aux spectacles annulés non plus. Restent les frais fixes comme les frais de personnels. Mais savez-vous que financièrement, le Prisme depuis son transfert de l’intercommunalité à la commune d’Elancourt ne pèse que peu sur le budget communal puisque bénéficiant d’une prise en charge financière quasiment complète. En effet, la communauté de SQY apporte 1,6 millions d’euros chaque année pour assurer le fonctionnement de la structure et l’entretien du bâtis ainsi que la pérennité des missions de ce théâtre, comme la programmation culturelle et les actions culturelles et artistiques développées avec la population. Ce fut le fruit d’une âpre négociation dont le maire s’était, d’ailleurs, félicité.
Ce budget alloué par la communauté d’agglomération (c’est-à-dire par l’ensemble des autres communes) et qui ne peut être utilisé à d’autres fins, s’il n’a pas pu être investi dans sa totalité durant cette difficile période, devrait permettre d’aborder la reprise de manière volontariste et ambitieuse. Mais aujourd’hui entend-on parler du Prisme ? Voit-on dans la ville des affiches exprimant l’attente et l’enthousiasme d’une ouverture à venir !
Rien ! Hibernation, sommeil, oubli, voilà le message aux Elancourtois …
Lors du Conseil Municipal du 13 mars dernier, nous avons voté pour accompagner 30 élèves du collège et 10 élèves du Lycée dans des ateliers théâtre. C’est bien , mais c’est ridiculement peu.
Les équipes sont là, les artistes également, prêts à jouer des spectacles adaptés aux contraintes dans les établissements scolaires.
Les élèves ne peuvent plus venir au théâtre avec les professeurs ou leurs parents, Soit ! Alors allons donner les spectacles dans les établissements scolaires du primaire au lycée, c’est possible et nombre de théâtre l’organise, en respectant les consignes sanitaires.
Développons des ateliers artistiques, inventons avec les élèves, les enseignants, les artistes !
Ce sera le meilleur moyen d’anticiper la reprise.
Aujourd’hui , à la fin mars, la directrice du Prisme et de l’ensemble du développement culturel de la commune a quitté ces fonctions au 1° janvier 2021, n’est pas encore officiellement remplacée. La Directrice Générale Adjointe en charge de la culture a également quitté la collectivité. Bien sûr, d’autres agents tout à fait compétents, assurent l’intérim des fonctions mais le message pour les équipes est un stand-by qui ne permet pas de se projeter dans un avenir constructif. Le fait que le Prisme n’accueille pas encore de public justifie-t-il, par souci d’économie, de ne pas mettre sur les rails une direction travaillant sereinement avec l’ensemble du personnel lui-même rasséréné pour anticiper et porter le projet qui naîtra demain.
Si l’équipe encore présente trouve en son sein les ressources lui permettant de gérer la crise, cela démontre son professionnalisme, mais il faut aller plus loin, lui donner les moyens d’entamer la reconstruction.