Le 01/07/2020 avait lieu le vote du budget du CCAS. A cette occasion j’y ai fait une intervention en tant qu’élue pour Réinventons Élancourt.
L’étude des budgets 2019 et 2020 m’ont amenée à poser plusieurs questions:
- En 2019 le budget montre des recettes non utilisées en 2018 de 111000€, et pour 2020 de 133000€ non utilisées en 2019. Seulement 63% du budget prévu pour les personnes en difficulté est utilisé. Comment justifier ces économies alors que nos concitoyens sont pour certains en grande précarité ? La réponse apportée par la municipalité est qu’on constate un trop faible nombre de demandes d’aides pour pouvoir utiliser la totalité du budget. Effectivement la mairie ne mène aucune étude pour connaitre les populations qui pourraient bénéficier des aides, qui permettrait d’aller aux devants de leurs besoins. Ceci conduit à un déficit de recours aux aides pouvant être attribuées comme l’accès à l’épicerie sociale, celles pour le maintien dans l’habitat, l’accès aux soins etc …
- La moitié du budget « animations séniors » est consacrée aux 2 journées annuelles de vœux organisées par la mairie qui ont été offertes à 839 séniors en 2019, et aux 462 colis gourmands distribués. Soit 60000€ sur 102000€ de budget en 2019. Est-ce bien le rôle d’un CCAS de payer ces repas dansants qui s’adressent à une faible partie des séniors de la ville, même si ceux-ci apprécient beaucoup ces animations ? Avec ce budget de nombreux projets pourraient être développés avec des séniors acteurs et pas simplement consommateurs d’animations formatées à visée politique.
A Élancourt vivent de plus en plus de personnes âgées, et celles-ci sont de plus en plus isolées. On ne note pas dans le budget présenté de volonté claire pour un projet de prévention santé et de maintien de l’autonomie pour les plus fragiles des seniors.
Le CCAS, c’est quoi ?
Depuis la loi de décentralisation de 1986, une partie des compétences de l’état a été transférée vers les collectivités territoriales (régions, départements ou communes).
L’action sociale et médico-sociale est alors placée sous la responsabilité des départements et c’est ainsi que sont nés les CDAS (Départemental) et les CCAS (Communal).
Ainsi, les centres départementaux sont chargés de la gestion de l’aide sociale légale (RSA, APA …) et de coordonner l’action sociale sur leur territoire.
Les centres communaux sont davantage conçus pour veiller à la bonne accessibilité des aides sociales en général et pour prendre des initiatives au niveau local afin de lutter contre l’exclusion et soutenir les populations les plus fragiles.
Le CCAS est présidé par le Maire et le conseil d’administration est constitué d’élus municipaux et de personnes nommées par le Maire.
Le conseil d’administration décide des orientations de la politique sociale à mettre en œuvre.
Le financement du CCAS est assuré en grande partie par la commune (par exemple, 1/3 des recettes de concessions au cimetière servent à financer le CCAS).
Le Centre Communal d’Action Sociale constitue donc l’outil principal des municipalités pour mettre en œuvre les solidarités et organiser l’aide sociale au profit des habitants.
Pour y parvenir, les CCAS possèdent d’ailleurs une double fonction :
– Accompagner l’attribution de l’aide sociale légale (instruction des dossiers de demande, aide aux démarches administratives…)
En 2016, un rapport des députés MME Gisèle BIÉMOURET et M. Jean-Louis COSTES montre 36% de non-recours au RSA, entre 57 et 70% de non-recours à l’Aide complémentaire santé et entre 21 et 34% de non recours à une mutuelle gratuite réservée aux plus démunis, cela montre le besoin d’accompagnement des habitants.
– Dispenser l’aide sociale facultative, fruit de la politique d’action sociale de la commune.
De nombreuses actions sont possibles au niveau local, en voici des exemples
* Micro crédit d’un montant de 300 à 5 000€ à taux zéro sur 5 ans maximum
* Aide alimentaire à travers des banques alimentaires, des épiceries solidaires, aide à la cantine
* Secours pour des aides financières ponctuelles étudiées sur dossiers
* Aide-ménagère pour les personnes âgées ou handicapées
* Portage des repas à domicile pour les personnes âgées
* L’allocation simple aux personnes âgées en difficultés financières
Pour être plus concret, voici quelques exemples de réalisations des CCAS
à Lattes (34), le projet l’étape mené par le CCAS a engagé un projet pour prévenir ou compenser les difficultés d’autonomie de la population qui a permis de doubler les demandes auprès du CCAS ( voir plus)
à Antibes (06), les journées d’information emploi et handicaps ont permis une forte augmentation de la demande de la part des personnes handicapées
à Issoire (63), Le CCAS expérimente depuis janvier 2014 un dispositif de prévention santé autour du sport dédié aux malades chroniques atteints (diabète, hypertension artérielle, broncho-pneumopathie chronique obstructive…).
Objectif : renouer avec la pratique sportive régulière à moindre frais alors qu’un diagnostic territorial de santé a révélé une prévalence importante des maladies cardiovasculaires, supérieure à la moyenne nationale.