61 centimètres de fierté en plus

Le lieu-dit La Revanche, selon le dénombrement de 1881, était une carrière de pierres meulières jusqu’en 1959.

Décharge d’ordures jusqu’en 1974, elle a recueilli ensuite les déblais, déchets, terre et gravats des travaux de constructions de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines ; la colline de la Revanche ainsi constituée atteignant son point culminant en 1992. Pas vraiment une verte colline, même si la nature a corrigé les erreurs de l’homme au fil des années.

Par un caprice du maire de la commune, imitant par avance Donald Trump et son Golfe du Mexique, elle a été rebaptisée colline d’Elancourt en 2004, avant de devenir par la grâce du comité d’organisation site olympique en 2024.

Rien que très banal en somme, sauf que ses 231 mètres d’altitude en font le point culminant d’Ile-de-France.

Toujours banal direz-vous, la colline d’Elancourt n’est ni le Mont-Blanc, ni même l’Everest. Sauf pour le maire, qui place sa ‘’fierté nationale’’ comme il la qualifie, à son sommet.

Mais 231 mètres, c’est vraiment trop banal, alors on a dépêché un expert-géomètre qui a précédemment mesuré l’altitude du Mont-Blanc et, à ce titre, est devenu une référence, pour bien mesurer l’altitude au moins himalayenne du monceau impressionnant de bétons, fers et autres détritus.

Résultat : la colline culmine à 231,61 mètres.

61 centimètres de gloriole et de fierté renouvelée pour notre maire qui a immortalisé le moment avec nombre de photos postées sur les réseaux sociaux. 61 centimètres qui ne changent rien à la Colline, mais qui ne grandissent pas l’édile.

Bref, à Elancourt, on a escaladé au moins l’Annapurna, atteint le sommet de l’absurde et dépassé en tous points le docteur en pataphysique, le père Ubu.

Logo de l'association