Regard critique sur le nouveau commissariat d’Elancourt

Photo du chantier du commissariat d'Elancourt

Les travaux viennent de démarrer. Enfin pourrions nous dire ! Car la sécurité ; notre sécurité ; est l’intérêt de chacun. Et il ne fait aucun doute que les locaux de la police nationale étaient à améliorer.

Mais de nombreuses questions se posent.

Tout d’abord au sujet du coût de sa construction. Une vingtaine de millions d’euros. Et 5 millions supplémentaires à prévoir pour les équipements spécifiques : drones, visio-surveillance. 4 M€ pourraient être financés par la Région Île-de-France, 10 M€ par le Département des Yvelines, et 10 M€ par la Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. Rien par l’Etat ?

Le coût complet n’est pas connu. Quelles dépenses supplémentaires devrons nous consentir? Pourquoi M. Fourgous n’a-t-il pas ajusté son projet alors qu’il ne cesse de déplorer le désengagement de l’Etat et d’évoquer les difficultés financières auxquelles les communes sont confrontées depuis plusieurs années. Comment SQY et Elancourt financeront-ils ces dépenses sans augmenter les taxes locales et intercommunales ?

Ce « commissariat du futur » ne sera-t-il pas surdimensionné pour la centaine de policiers d’Elancourt ?  N’allons-nous pas construire une caserne de 4400 m2 à moitié vide ? On nous disait en 2019 que ce commissariat accueillerait les 360 policiers d’Elancourt, de Trappes et de Guyancourt. En 2025 ils seraient un peu plus d’une centaine. Les autres étant seulement « coordonnés » à distance.

M. Fourgous indique qu’il veut en faire un «démonstrateur des innovations en matière de sécurité » et « une référence au niveau national ». Des drones et des systèmes de visio-surveillance supplémentaires devraient être déployés à Elancourt qui devient ainsi un laboratoire de la mise en œuvre des technologies numériques et de la cybersécurité. La sécurité constitue un objectif partagé. Mais à quel prix ? Devons-nous ignorer les risques qui pèsent sur nos libertés fondamentales ?

Et pour quel bénéfice ? Il est clair en effet que le déménagement aux IV Arbres et l’utilisation de nouvelles technologies ne suffiront pas à réparer le lien police-population, gravement endommagé aujourd’hui. Il est urgent et important que la police nationale et la police municipale se montrent plus préventives et moins répressives ; plus proches des habitants d’Elancourt, des travailleurs sociaux et des associations.

Soyons donc vigilants et exigeants.